Volume 61, numéro 2
L’atelier d’Annie Ernaux. De la recherche à la création
/
Ce numéro adopte une option critique innovante pour aborder une voix majeure de la littérature contemporaine : il s’agit d’entrer symboliquement dans l’atelier de création d’Annie Ernaux en considérant ses gestes d’écrivaine au travail, telles que les révèlent l’œuvre, son élaboration et ses entours, saisis dans le riche tissu réflexif qui les constitue en « art poïétique ».
Les contributions permettent ainsi d’explorer les indices du savoir-faire de l’écrivaine, à partir des avant-textes, des journaux de création, des entretiens et de l’ensemble du corps de l’œuvre qui se déploie en une vie d’écriture. La fabrique de l’œuvre sans cesse réfléchie au miroir d’une interrogation fondamentale sur l’écriture dévoile de fait des qualités génératives de premier plan pour la recherche-création littéraire, comme en témoigne la place d’Annie Ernaux dans plusieurs thèses et mémoires.
/
/
/
EN PRÉPARATION
Liberté d’expression, censure et autocensure, du Roman de la Rose à aujourd'hui/
L’histoire des idées comme celle des représentations semble souvent tenir pour acquis que l’expression philosophique et esthétique, voire politique ou sociale, ne dépend que des volontés des scripteurs, artistes et locuteurs. Celles-ci, une fois publiées, pourront être avalisées (ou non) par ce que ce Cornelius Castoriadis appelle le « collectif anonyme », puis, parfois, s’instituer en « significations centrales » plus ou moins durables. C’est faire l’économie d’une réflexion, rendue urgente par les temps qui courent, sur les différentes contraintes qui pèsent tant sur l’expression des idées que sur le domaine des représentations.
Ce dossier s’intéresse à la liberté d’expression de même qu’à ses censures (et autocensures) à travers les âges, par l’exploration d’une série de cas de figures provenant de différentes époques. Il s’agit donc d’objectiver la nature que ces limites ont pu revêtir au cours de l’histoire afin de mieux saisir comment la régulation des discours s’exerce et se justifie par ceux qui la pratiquent, l’imposent ou la pensent nécessaire pour le maintien de l’ordre général, pour le triomphe du bien commun ou, encore, pour celui de leurs propres intérêts. L’attention portée au temps long et à divers états de société apportera un éclairage historique sur des querelles ayant ces dernières années déchiré le monde universitaire : la liberté universitaire, la culture de l’annulation, le « déminage éditorial ».
La double tâche des poètes. Vie pratique et écriture


